Michelle Garcia Winner, MA, CCC-SLP - Traduit par Jocelyne Sylvestre
Notre travail en tant que parent et éducateur est d’enseigner aux personnes autistes des éléments qui élargissent leur connaissance d’informations sociales AVANT d’enseigner les habiletés pour interagir avec les autres.
1.- Notre travail en tant que parent et éducateur est d’enseigner aux personnes autistes des éléments qui élargissent leur connaissance d’informations sociales AVANT d’enseigner les habiletés pour interagir avec les autres.
2.- TOUTES les habiletés pour réussir les interactions sociales nécessitent une compréhension de la théorie de l’esprit et de la perspective d’autrui.
3.- Même pour les personnes autistes qui réussissent bien sur le plan académique et qui ont une mémoire phénoménale, l’apprentissage de la pensée sociale est difficile à saisir et ne vient pas naturellement. Il est important de respecter le fait que cela nécessite pour elles un très gros effort.
4.- Étant donné que la perspective de l’autre dans le cadre d’une interaction existe sans nécessairement qu’il y ait beaucoup de mots pour la décrire, il est important que les leçons de pensée sociale commencent par l’apprentissage d’un vocabulaire pour décrire et discuter des pensées et observations de soi et des autres. Cela s’appelle le vocabulaire de pensée sociale.
5.- Les leçons cliniques relatives à l’interaction sociale coexistent avec toutes les autres leçons d’interaction sociale. L’interaction sociale est un processus très complexe. Il est nécessaire de découper les concepts en leçons spécifiques qui visent des compétences plus simples. Au fur et à mesure que les personnes autistes maîtrisent les habiletés, elles se rapprochent de leur but, celui d’interagir plus efficacement avec les autres. Le plus grand défi est de faire en sorte que chacune de ces notions soit intégrée pour que la personne ait une compréhension globale des interactions sociales et de leur finalité : que les gens voudront être avec eux dans la mesure où ils démontreront de l’intérêt pour eux.
6.- Tout le monde manifeste des comportements sociaux appropriés et inappropriés à un moment donné ou un autre, qu’ils aient un handicap ou non. Les meilleures idées de leçons proviennent de nos propres observations de nous-mêmes et du monde qui nous entoure. (Je tiens beaucoup à ce que vous lisiez ce livre, mais vous pourriez tout aussi bien observer les gens lors de votre prochaine rencontre au bureau ou pendant un party auquel vous participerez !)
7.- Utilisez les interactions (ou l’absence d’interactions) qui surviennent (ou ne surviennent pas) dans les séances de groupes ou dans la classe comme matériel d’enseignement. Par exemple, si vos élèves travaillent sur un concept en tant que groupe, il faut créer des opportunités pour le groupe d’observer et de communiquer. Cela peut sembler évident mais, en tant qu’enseignants, nous enseignons trop souvent les habiletés sociales en référant les élèves aux pages d’un livre plutôt qu’en leur faisant explorer le concept avec l’élève qui est directement devant eux.
8.- Lorsque vous enseignez les émotions, permettez aux personnes autistes de voir et de comprendre les vôtres et celles des autres. Il ne faut pas se limiter aux photos et aux vidéos car cela a peu de chance d’être généralisé aux situations réelles.
9.- Attendez-vous à ce qu’il y ait des ratés et des difficultés. Rappelez-vous que si vous avez décidé de leur enseigner des habiletés sociales, c’est qu’ils avaient des difficultés importantes à cet égard. Etre en groupe est probablement ce qui constitue leur plus grand défi de la journée.
10.- Si l’adolescent autiste est inscrit à un groupe pour apprendre les habiletés sociales, ne référez pas aux autres participants comme étant ses amis. Les amis sont ceux qu’on choisit et il se peut qu’il y ait des gens dans le groupe que la personne autiste n’aime pas particulièrement. Si les jeunes du groupe semblent ne pas s’apprécier, créez des projets de groupe sur lesquels ils doivent travailler en collaboration pour réussir. Les projets de groupe font en sorte de mettre l’accent sur autre chose que la réciprocité dans les relations.
11.- Ayez du plaisir ! Utilisez l’humour. Cela ouvre des portes et aide à la personne autiste à voir que vous l’encourager à apprendre!
Traduit parJocelyne Sylvestre, directriceTrait d'Union Outaouais inc.www.traitdunionoutaouais.com